Les singes réussissent-ils mieux que les hommes en bourse ?

J’avais vaguement entendu parler de cette étude qui concluait que les singes seraient de meilleurs investisseurs que les hommes. Alors lorsqu’un proche m’a demandé mon avis sur ce type d’étude récemment, j’ai eu envie d’en savoir plus.

L’étude en question est celle de la Cass Business School dont voici le lien:http://www.cass.city.ac.uk/news-and-events/news/2013/april/monkeys-beat-market-cap-indices

Ce papier montre que sur 10 millions de simulations aléatoires combinant différent titres au sein d’un portefeuille de 1968 à 2011 (« monkey fund »), la quasi-totalité surperformait un indice pondéré par capitalisation. Il n’en fallait pas plus pour avoir de gros titre à sensation dans les médias du type« En Bourse, les singes réussissent mieux que les hommes » La Tribune, 15/04/2013.

En revanche, on passe sous silence le fait que dans la même étude, un indice pondéré par les ventes de l’entreprise (plutôt que par sa capitalisation) surperforme 99% des simulations aléatoires.

Nous pouvons en tirer 2 remarques :

1. Si la performance d’un investissement passif dans un indice pondéré par capitalisation peut-être battu par un investissement passif où les titres seraient choisis au hasard, cela ne veut pas dire qu’une gestion active (systématique ou discrétionnaire) ne permet pas d’améliorer significativement les performances. D’ailleurs, des tas d’anomalies de marché ont été documentées ces dernières années : momentum, value, small-cap, low volatility etc…
2. Le choix d’un benchmark doit être étudié attentivement et il faut remettre à sa place la performance d’un fonds qui prétendrait battre son benchmark si celui-ci est un indice pondéré par capitalisation.

Et ici, nous ne discutons ici que d’une gestion de portefeuille relativement traditionnelle moyen - long terme et omettons le cas des investisseurs particuliers qui ont à mon avis énormément d’avantages sur les fonds d’investissements, mais ce serait l’objet d’une autre réflexion.